l’inclusion sociale
La notion d’inclusion sociale est transversale aux différents aspects du développement. Les bonnes pratiques d’urbanisme abordent implicitement l’inclusion sociale comme faisant partie des objectifs fondamentaux. Quand on parle d’accessibilité multimodale, de durabilité, de diversité fonctionnelle, de villes saines… on parle d’inclusion sociale. Néanmoins, dans certains cas, il est nécessaire de mettre explicitement l’inclusion sociale en avant, non seulement comme un objectif à atteindre, mais également comme un outil structurant dans le processus de conception et de mise en œuvre d’un projet urbain durable.
La croissance démographique et le manque d’accessibilité sont des facteurs majeurs d’exclusion et d’inégalités sociales. Dans la plupart des villes, les inégalités de revenus et les niveaux de ségrégation socioéconomique augmentent. Les communautés ont dès lors tendance à se déplacer vers des zones urbaines reculées, désarticulant l’infrastructure sociale susceptible de soutenir les groupes les plus vulnérables.
Pour éviter une nouvelle expansion urbaine menant à de nouvelles formes de ségrégation sociale, des opérations stratégiques d’optimisation du territoire urbain doivent être encouragées. Dans cette optique, densité, proximité, diversité et intégration environnementale apparaissent comme autant de conditions contribuant à l’inclusion sociale. Toute opération urbaine doit être orientée pour permettre un accès équitable aux opportunités et éviter ainsi l’augmentation des différences sociales.
« Les nantis sont les personnes, les familles ou les groupes sociaux disposant d’un capital spatial cohérent et visible, par exemple, ceux qui vivent et travaillent dans les espaces urbains comptant le plus de services et une qualité de vie élevée (…). En même temps, les pauvres ne sont pas seulement des personnes, des familles ou des groupes sociaux à faibles revenus ou actifs, ce sont aussi des gens qui ne peuvent pas, même potentiellement, accéder aux biens et services fondamentaux nécessaires à leur propre survie. » – Bernardo Secchi (2010)
BUUR est conscient que l’impact des opérations urbaines sur des tissus sociaux souvent fragiles nécessite un processus minutieux et cohérent qui correspond au développement organique de la société. Pour ce faire, nous allons au-delà des process de participation typiques.
Nous pensons que choisir le bon moment, les bonnes personnes et la bonne méthode rend les processus d’implication multi-acteurs inclusifs puissants dans les stratégies d’opérationnalisation, à condition d’être stratégiquement orchestrés.
Pour concevoir un projet cohérent qui s’inscrive en continuité avec son contexte (social et spatial), nous travaillons à un niveau intermédiaire qui facilite le dialogue au sein d’un plus large éventail d’acteurs.
Il s’agit ici du niveau de proximité, d’interaction sociale, d’identité et d’appropriation des espaces, du niveau de construction de dynamiques sociales, économiques et culturelles qui soutiennent la spontanéité de la vie quotidienne.
Si l’on considère que chaque lieu est unique, avec ses spécificités géographiques, historiques, sociales et identitaires, les méthodes génériques sont à exclure. Chaque stratégie doit tenir compte de la spécificité du territoire.
La notion de « niveau intermédiaire » souligne l’importance de la gestion de la transition. Un effort fluide et complémentaire « créant les conditions » d’une recherche critique continue est nécessaire : identifier les acteurs, comprendre les dynamiques locales, faciliter les processus, tester des solutions, explorer les voies d’appropriation citoyenne et adapter les méthodes en fonction des réalités du lieu. En ce sens, le design urbain joue un rôle fondamental, soutenant les qualités d’un lieu qui permet une connexion efficace entre espaces et personnes, favorisant une citoyenneté active.
