La première phase de diagnostic s’est principalement constituée d’une analyse exhaustive et scientifique menée par le BRAT tandis que, en parallèle, BUUR s’est chargé de formuler des conclusions transversales et spatiales. Ces conclusions visent, d’une part, à faire émerger des thématiques spatiales identitaires propres à Tubize. D’autre part, elles ont permis de déterminer trois axes de recherche prioritaires pour la phase stratégique :
- Un paysage résilient et performant, qui articule au nord le paysage agricole connexe au Pajottenland, d’ouest en est les vallées de la Senne et de ses affluents et au sud-est des boisements faisant partie du maillage écologique des forêts du Brabant ;
- Un corridor (post)industriel du Canal Bruxelles-Charleroi, qui pose la question de la mémoire de nos sites industriels tout en ouvrant le champs des possibles sur de nouveaux développements économiques durables ;
- Des noyaux urbains complémentaires, dynamiques et agréables à vivre, qui ont pour objectif de créer des espaces vivants, conviviaux, de consolider les fonctions de care déjà en place tout en renforçant les interconnexions.
UN PAYSAGE RESILIENT ET PERFORMANT
Le territoire de Tubize joue un rôle de clé de voûte entre différents paysages : au nord, il y a des terres agricoles légèrement vallonnés, avec un horizon plutôt ouvert qui attire les promeneurs cyclistes et . Au sud-est, il y a des bois et des forêts qui s’étendent de la forêt de Soignes jusqu’au début de la vallée de la Sennette, fragments boisés faisant partie d’un maillage écologique précieux et attractif. Enfin, d’est en ouest coule la Senne dont la vallée abrite de nombreuses espèces et joue un important rôle de tampon des eaux de ruissellement.
Malheureusement, la fragmentation causée par des barrières physiques infrastructurelles (lignes ferroviaires, routes N7, A8, N6, …) et la pression immobilière sur cette petite commune brabançonne aujourd’hui encore abordable, ont compromis l’efficacité de ces systèmes écologiques. Des interventions sont nécessaires pour reconnecter ces paysages et les valoriser, également sur les plans économiques, énergétiques, touristiques et humains. Dès lors, plusieurs pistes de réflexion apparaissent : valoriser l’existant, renforcer et compléter les réseaux de modes actifs, préserver et renforcer la productivité du paysage.
UN CORRIDOR (POST)INDUSTRIEL LE LONG DU CANAL
La commune tubizienne est également traversée, sur un axe nord-est – sud-ouest, par un important faisceau d’infrastructures : autoroutes, voies ferrées, canal Bruxelles-Charleroi. Cela entraîne certes une fragmentation physique du territoire, mais positionne également Tubize sur une localisation privilégiée en termes de transports et de connectivité ainsi que d’accès à une offre plus large culturellement et économiquement parlant (triangle Mons, Charleroi, Bruxelles).
Actuellement, les bords du canal connaissent des mutations fortes, comme c’est le cas du projet de réhabilitation des Forges de Clabecq en développement résidentiel. Cependant, il est nécessaire de coordonner ces mutations et d’avoir une vision stratégique sur l’ensemble de ce grand corridor post-industriel, bien au-delà des frontières communales. Il y a lieu aussi de se questionner sur l’identité future souhaitée liée au canal et à son passé industriel : peut-elle être réinterprétée à travers des activités récréatives, culturelles, résidentielles et économiques ? Les pistes d’intervention suivantes sont mises en avant : définir une vision claire pour les anciennes zones économiques, optimiser les grandes infrastructures pour stimuler le secteur économique et valoriser le corridor d’activités humaines intenses que représente le canal.
DES NOYAUX URBAINS AGREABLES A VIVRE
Enfin, la Commune de Tubize est confrontée à une forte pression immobilière en raison de sa situation idéale, entre la campagne et la capitale, dans le Brabant Wallon mais sur un territoire qui reste accessible financièrement, en connexion directe avec Bruxelles, Mons, Charleroi ou Nivelles, … Les réserves foncières sont situées à proximité du centre-ville tubizien ville, ce qui est conforme à l’objectif de densification urbaine du nouveau SDT. Cependant, Tubize est aussi une petite commune d’un peu plus de 28 000 habitants (01/2023), où il fait bon vivre pour les jeunes (nombre important de crèches et écoles) et moins jeunes (maisons de retraites, centres de soin, centres sociaux). Aussi la commune brabançonne marque-t-elle son désir d’éviter de compromettre ses espaces verts et de sur-densifier les centres urbains au détriment de l’identité rurale.
Il est donc essentiel de développer les noyaux urbains et ruraux existant non pas uniquement en raisonnant sur la densité du bâti, mais bien également sur la qualité de vie qu’offrent ces noyaux, en terme d’espaces publics de vie et de rencontre, de connectivité aux maillages doux et donc au paysage rural tout proche, d’équilibre dans l’offre de services et d’emplois au vu des nouveaux développements résidentiels qui arrivent, de complémentarité et d’interconnexions entre les différents noyaux qui composent la commune, … Il s’agira de définir des centres vivants aux usages intensifiés, de planifier ou de conserver des équipements qui activent les coeurs urbains et de préserver voire consolider l’offre en commerces et lieux de travail.